M O N S T E R A deliciosa

Sans doute la plus belle plante de nos intérieurs, aujourd'hui je vous parle de MONSTERA DELICIOSA.

Plus imposante qu'un grand Ficus et plus exotique qu'un Palmier, Monstera deliciosa est LA plante tropicale par excellence selon moi.

De la famille des Aracées, avec notamment comme cousine la célèbre Anthurium, le lierre du Diable (Pothos, Epipremnum) ou encore l'Alocasia, Monstera deliciosa est une plante de type grimpante et plus particulièrement une liane. Elle est originaire d'Amérique centrale et vit dans les forêts tropicales et humides.

Ses feuilles sont justes énormes, elles peuvent atteindre 40 à 50 cm de circonférence. Elles sont profondément découpées et perforées de trous. Ces ouvertures lui permettent de résister aux vents tropicaux. La plante produit des racines aériennes, c'est-à-dire des racines sortant de ses tiges, qui ne sont pas destinées à s'enterrer dans le sol mais à s'accrocher aux arbres.

Dans cet article, je vais vous montrer cette Monstera, qui est cultivée à mon travail, dans des conditions tropicales, parfaites pour elle. Et celle que j'ai à la maison.

CULTURE :

- Exposition : Monstera d. a besoin de beaucoup de lumière mais elle ne doit pas être exposée au soleil direct car c'est une plante tropicale. Dans son milieu naturel, elle est protégée par la canopée.

En revanche, plus la lumière est importante, plus les feuilles seront grandes. J'ai déjà fait le test et la plus forte exposition lumineuse m'a donné ses plus grandes feuilles.

- L'humidité de l'air doit être importante. C'est toujours une histoire de milieu naturel qui est humide. L'air sec lui est donc défavorable. Il est conseillé de vaporiser les feuilles et les racines aériennes quand c'est nécessaire (au moins en été), avec une eau non calcaire de préférence.

- Arrosage : en Hiver la terre doit être très légèrement humide. Il est préférable d'arroser une bonne fois plutôt que souvent mais en petite quantité. Je conseille les vaporisations si les chauffages font beaucoup monter la température de la pièce.

Le reste de l'année, les arrosages sont plus fréquent - tout en laissant la terre sécher entre deux arrosages.

- C'est une plante robuste. Elle peut survivre à de multiples conditions qui ne sont pas les meilleures pour elle. Par exemple, à l'ombre ses feuilles seront plus petites, moins perforées et elle se déplacera d'avantage vers la lumière. C'est pourquoi il est important de connaître l'origine de votre plante pour essayer au maximum de lui offrir les conditions adaptées.

À propos de sa résistance, la mienne a passé l'hiver dernier dans mon salon qui est équipé d'un poêle à bois. Autant dire que l'air n'y était pas du tout favorable ! Je la vaporisais très régulièrement pour l'empêcher de trop se dessécher.

REMPOTAGE :

Le rempotage se fait comme pour la plupart des plantes, de préférence au printemps.

Utilisez un pot d'un diamètre supérieur et faire attention à ne pas enterrer les racines aériennes. La plante en a besoin pour capter l'humidité. Monstera deliciosa aime avoir de l'espace dans son pot, c'est pourquoi un rempotage par an lui est favorable les premières années de culture. Ensuite, la plante deviendra trop imposante pour être rempotée chaque année. La fréquence sera réduite à deux ou trois ans, puis un simple surfaçage sera envisagé. Il s'agit de retirer les premiers centimètres de terre et de les remplacer par du terreau neuf.

Racines aériennes très nombreuses et très longues

Terreau : un sol riche est conseillé. Un mélange à base de tourbe, de terreau et de bonne terre de jardin. Sinon, un bon terreau pour plantes d'intérieur sera très bien.

Le drainage est nécessaire. Le pot doit être percé avec au fond un lit de billes d'argile [ou de pouzzolane ;) ].

On l'a souvent cultivée sur un tuteur verticale pour contrôler sa croissance et sa nature de liane. À ce propos, je laisse chacun convenir du port de sa plante, ce n'est qu'affaire de goût.

Photo de ma plante à la maison. Les feuilles sont moins impressionnantes, mais tout de même, dans une pièce, elle en impose !

MULTIPLICATION :

Le Marcottage :

Cette méthode de multiplication consiste à diviser une plante en provoquant un système racinaire sur une partie du pied-mère. Pour la Monstera, on va choisir une tige avec au moins deux feuilles et des racines aériennes. La tige est orientée vers l'extérieur du pot (sans la couper) pour qu'un puisse enterrer les racines aériennes ainsi qu'une partie de la tige dans un nouveau pot. Au bout de plusieurs semaines, les racines se seront développées et on viendra couper la tige du pied-mère, au dessous d'un noeud.

Le Marcottage aérien :

Cette technique est différente du marcottage classique. Cependant, on part d'une tige semblable. Mais, en dessous du noeud de la tige, on vient faire une petite incision que l'on maintiendra ouverte avec un petit morceau de bois ou une allumette. Cette incision est le futur départ des racines. Puis, on utilise un sac plastique (sac de congélation par exemple) que l'on vient fixer autour de l'incision avec une ficelle en prenant soin de laisser ouvert le haut du sac. Celui-ci est rempli de terreau (très léger, un mélange de tourbe et de sphaigne par exemple) et il est humidifié de temps en temps.

Il faut plusieurs mois à la plante pour faire des nouvelles racines dans le sac. De l'hormone de bouturage peut être utilisée sur la plaie pour accélérer le processus.

Ces deux techniques sont relativement longue mais efficace. Personnellement, je ne les ai jamais pratiqué, je suis trop impatient pour ça !

L'incision pourrait se faire juste au dessus de la corde sur cette photo.

Au dessus de la corde, on peut observer la division d'une tige, il y a donc deux feuilles au bout.

Le Bouturage :

Le bouturage se pratique de préférence au début de l'été.

On prélève la partie terminale d'une tige avec au moins 2 feuilles (3 ou 4 étant l'idéal), en coupant juste au dessous d'un noeud. La bouture est plantée dans un mélange de tourbe et de sable humide.

Afin de garder une atmosphère humide, on peut enfermer la bouture dans un sac plastique pendant environ 3 à 4 semaines. Elle peut être aussi placée dans l'eau pour accélérer le processus des racines.

Marcottage ou bouturage, dans tous les cas, vous avez besoin d'une suite d'au moins deux feuilles et de préférence une ou des racines aériennes (très fréquentes avec cette plante).

Le prélèvement de rejets est également possible. La plante produit des petits rejetons à son pied.

Au moment du rempotage, il faut tout simplement enlever le maximum de terreau pour retirer le rejet de la plante-mère, avec des racines. Il est ensuite directement planté en terre ou cultivé dans l'eau le temps d'avoir des racines suffisamment longues pour supporter une plantation .

Ici, on peut voir un rejet. Ce sont les fines tiges et la feuille au premier plan.

Un rejet fraîchement rempoté après avoir été plusieurs semaines dans l'eau.

FLORAISON & FRUCTIFICATION :

La floraison et la fructification de Monstera deliciosa sont très rares en culture d'intérieur. Si elles ont lieu, elles commencent à partir du mois de septembre. La floraison est composée d'une spathe. Une spathe est une grande bractée (c'est à dire une feuille, composante de l'inflorescence) qui protège la floraison - la plus célèbre est sans doute celle des Anthurium.

Le fruit qui suit la floraison a l'aspect d'un cône, il est comestible mais non commercialisé. J'ai eu l'occasion d'en goûter un, je trouve que le goût est proche de la banane et de l'ananas. On peut le mettre dans le rhum pour amener du goût.

C'est pourquoi dans son pays d'origine, cette plante a le surnom d'Ananas du pauvre.

Fructification

Gros plan sur le fruit, pas encore mûr.

Fruits mûrs - même un peu trop. C'est l'un d'eux que j'ai pu goûter ...

AUTRES CONSEILS :

Monstera deliciosa est relativement résistante face aux maladies et aux ravageurs. Elle redoute tout même les principaux parasites des plantes d'intérieur : les cochenilles farineuses et les araignées rouges. Pour faire face à ces dernières, il faut plonger la plante dans l'eau et vaporiser son feuillage plus souvent - ces acariens viennent lorsque l'atmosphère est sec. Concernant les cochenilles, on peut utiliser un chiffon imbibé d'alcool à brûler pour s'en débarrasser. Les produits à base de Pyrèthre sont efficaces ainsi que le purin d'ortie.

À propos des engrais, je ne serai pas d'une grande aide... Au jardin, je suis pro amendements organiques, c'est à dire tout ce qui est naturel, fumier, compost, sang séché, etc... Avec les plantes d'intérieur, c'est compliqué d'apporter des doses de compost aux plantes .... ;) Du coup je n'utilise que très rarement les engrais chimiques, je trouve qu'une luminosité adaptée et des arrosages réguliers suffisent aux végétaux. Dans le cas où vous voudriez faire des apports d'engrais, ceux de la Monstera correspondent aux engrais pour plantes vertes. On les utilise toute la période couvrant le printemps jusqu'à la fin de l'été à raison d'un apport tous les 15 jours et en réduisant de moitié les doses prescrites sur le produit (de préférence certifié AB).
Une petite alternative si vous avez un aquarium d'eau douce et une Monstera : il suffit de mettre quelques racines aériennes de la plante dans l'aquarium. La plante va se nourrir des nitrates présent dans l'eau et la purifier par la même occasion.

Pour finir, encore quelques photos, juste pour le plaisir ...

J'espère que j'ai pu vous apprendre des choses sur cette magnifique plante.

Personnellement, je l'adore, c'est vraiment une de mes préférées.

Si vous avez des questions à propos de la plante, de la multiplication ou de sa culture, n'hésitez pas, je ferai de mon mieux pour trouver la réponse exacte :)

B O N J A R D I N A G E

À b i e n t ô t !

A n t o n